Traitement phyto SMR 41Suite à l’abrogation d’un arrêté ministériel de 2006 provoquée par un syndicat agricole dont le motif ne portait pourtant pas sur la délimitation des zones de non traitements (ZNT), les préfets de départements avaient à redéfinir les points d’eau à proximité desquels l’épandage des pesticides est interdit. Dès la parution du projet d’arrêté propre au département de l’Indre en juin Indre Nature ainsi que de nombreux citoyens et d’autres associations ou syndicats se sont mobilisés pour exprimer lors de l’enquête publique leur opposition à ce projet qui consistait à abaisser le niveau de protection de la population et des cours d’eau envers les pesticides.

Rien n’y a fait. Pour satisfaire les tenants du modèle agricole le plus intensif et le plus polluant, le préfet a pris en plein cœur de l’été un arrêté qui constitue une véritable régression environnementale. Avec ce nouvel arrêté ce seront des kilomètres de cours d’eau qui ne seront plus protégés ainsi que tous les cours d’eau de moins de 1 hectare non reliés directement à un cours d’eau. Nous en avons dénombrés plus de 10 000 dont certains sont connus pour abriter une faune ou une flore protégée.

Alors que les risques sanitaires que font courir les pesticides aux populations et à ceux qui les épandent, en premier lieu les agriculteurs, ainsi que les risques mortels qu’ils représentent pour la faune sauvage, insectes et poissons notamment, sont scientifiquement prouvés, l’administration privilégie l’intérêt de quelques pollueurs professionnels plutôt que la santé des populations et la protection de la nature.

De plus alors qu’il est souvent demandé, par les agriculteurs notamment, une simplification des règles administratives cet arrêté remplace une règle auparavant simple tenant en une ligne par une définition particulièrement complexe des zones de non traitements nécessitant une page d’explications ouvrant ainsi la porte à de nombreuses erreurs potentielles et des futurs contentieux.

Afin d’essayer de faire modifier cet arrêté Indre Nature en collaboration avec la Fédération départementale de la pêche a déposé un recours gracieux auprès du préfet et espère le rencontrer pour en discuter avant de décider d’une éventuelle procédure juridique.