Le massacre des blaireaux par déterrage doit cesser
Pour la troisième fois en cinq ans, la justice a annulé les arrêtés préfectoraux instaurant une période complémentaire de chasse aux blaireaux par déterrage.
Bien que protégé par la Convention de Berne et interdit à la chasse dans plusieurs pays de l’Union européenne, la France s’obstine à considérer comme chassable le blaireau pendant la période générale d’ouverture et de fermeture de la chasse. Pire encore, elle autorise la possibilité d’une période complémentaire de chasse par déterrage entre mi-mai et fin août.
Faisant fi des conditions prévues dans la loi pour instaurer cette période complémentaire, les préfets, dans de nombreux départements, ont pris l’habitude pour faire plaisir au lobby de la vénerie sous terre, terme pudique pour désigner le déterrage, de reconduire d’année en année des arrêtés autorisant cette période complémentaire.
Indre Nature a été précurseur
Dans de très nombreux départements, les associations de protection de la nature attaquent ces arrêtés considérant qu’ils sont totalement inutiles et ne satisfont pas aux conditions réglementaires.
Indre Nature a été précurseur en obtenant, en 2019, l’annulation de l’arrêté pour la période 2016-2017 par la Cour d’appel administrative de Bordeaux. Le 2 mai 2024, le tribunal administratif de Limoges vient d’annuler l’arrêté pris pour la période 2021-2022 suite à un recours d’Indre Nature.
Précédemment, en début d’année 2024, le tribunal de Limoges a également annulé, après avoir pris une mesure de suspension en référé, l’arrêté en cours pour l’année 2023-2024 suite à un recours déposé par les associations AVES France et One Voice.
Les arguments de la justice sont partout les mêmes : méconnaissance de l’état réel des populations de blaireau et de l’impact des mesures de destruction, destruction de jeunes animaux non émancipés ce qui est formellement interdit par la Loi.
Il est grand temps que le préfet de l’Indre tire l’enseignement de ces trois décisions de justice successives.