Observer, compter, protéger : le STERF dans l’Indre
À l’échelle nationale, de nombreux protocoles permettent de suivre l’état de la biodiversité, notamment chez les insectes. Ces dispositifs visent à mieux comprendre les dynamiques de population et les impacts des pressions environnementales. Parmi eux, le STERF – Suivi Temporel des Rhopalocères de France – est spécifiquement dédié à l’étude des papillons de jour.
Mis en place en 2005, ce protocole est aujourd’hui copiloté par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB), dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur des papillons de jour. Le STERF repose sur une méthode simple, standardisée et accessible à tous. Des bénévoles formés – appelés « Sterfeurs » – participent à la collecte de données sur l’abondance et la diversité des rhopalocères. L’objectif est de suivre à long terme l’évolution des populations de papillons, afin de produire des indicateurs fiables sur l’état de santé des écosystèmes.
Le suivi s’effectue de manière rigoureuse et régulière : les Sterfeurs parcourent à pied des transects prédéfinis à quatre reprises chaque année (en mai, juin, juillet et août). Chaque papillon observé dans un rayon de 5 mètres autour de l’observateur est identifié et comptabilisé. Les données sont ensuite saisies sur une plateforme dédiée, permettant la centralisation et leur analyse à l’échelle régionale, nationale et européenne. Grâce à sa simplicité, le STERF favorise une large participation citoyenne tout en garantissant la robustesse scientifique des données collectées.
Dans le département de l’Indre, le protocole est actuellement mis en œuvre sur cinq sites : la Réserve Naturelle de Chérine, la Réserve Naturelle du Bois des Roches, l’aéroport de Châteauroux, le Marais de Jean-Varenne, ainsi que les Prairies de Saint-Gildas et de l’Hippodrome à Châteauroux.
Pour renforcer ce dispositif et étendre le réseau de suivi, Indre Nature recherche activement de nouveaux Sterfeurs, prêts à s’investir sur le terrain pour observer, identifier et recenser les papillons de jour. Une belle occasion de contribuer concrètement à la préservation de la biodiversité locale, en approfondissant ses connaissances naturalistes.
Pour plus d’informations sur le protocole
Pour visualiser le réseau de sites suivis à l’échelle du département
MAEC et papillons patrimoniaux
Dans le cadre de la mise en place des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), des fiches sur le Cuivré des marais et le Damier de la Succise ont été diffusées auprès des agriculteurs. Trois formations ont réuni 39 participants : deux sur les zones humides dans le Boischaut Sud, et une sur les plantes «indésirables» comme les Rumex, plantes hôtes du Cuivré. Ces actions ont sensibilisé les agriculteurs à la gestion des milieux.
Les données issues du STERF pourraient constituer un outil précieux pour évaluer l’efficacité des MAEC mises en place sur les territoires agricoles. En effet, ces mesures visent à encourager des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, et les populations de rhopalocères, sensibles aux modifications de leur habitat, servent d’indicateurs fiables de la qualité écologique des milieux.
